Ma vie plan-plan

M*rde ! y'avait pas de consigne...

Tous les jours je découvre des parcours de gens super inspirants. Celles et ceux (enfin, surtout celles en fait) qui ont décidé de finalement mettre leurs habitudes dans un placard, de fermer sans forcément jeter la clé, et de quitter pour voir autre chose. Laissant le placard dans un endroit safe, au cas où. Ça m’impressionne. Je ne sais pas si ça m’inspire tant que ça, parce que finalement ça me fait me poser beaucoup de questions que je me posais pas avant : si tout le monde (ok peut-être pas tout le monde, mais beaucoup) fait ça… je devrais le faire aussi ?

Fiou ! tu sens mon insécurité face à ce que je fais qui refait surface ? Tu te souviens de ce moment en cours de bricolage, ou n’import quel autre trucs d’ailleurs, où pas trop certaine d’avoir compris la consigne tu jettes un oeil vite fait à côté pour voir ce que font les autres ? Tu veux pas copier, juste te rassurer que c’est bon, t’as capté, et tu avances dans la bonne (même) direction. Ça c’est ma vie. Enfin, ça l’a été un bon moment. Et pourtant je te garantis que je laisse pas trop les gens voir cette facette de moi. Parce que via ce que je montre sur Internet je renvoie (perso j’ai pas trop l’impression, mais on voit pas forcément la même image de soi que ce que les autres voient de nous) cette image de nana qui fait son petit bonhomme de chemin de façon plutôt sereine. Et c’est souvent le cas. Mais il suffit que je tombe sur des témoignages de personnes qui ont décidé de s’écouter à 100% qui ont lâché leur ancienne vie pour tout recommencer et… je me mets à douter.

Finalement, est-ce qu’à l’heure actuelle je suis vraiment là où je voudrais être ? La question à 1M de $ ! Parce que si on résume rapidement, de prime abord c’est pas foufou ce qui se passe dans ma vie :

• un job standard, à temps partiel

  • oui mais ! je peux faire mes horaires un peu comme je veux

  • je bosse toujours dans les bouquins, à jamais et pour toujours

  • je peux télé travailler pour organiser ma vie autour

  • mon équipe et ma cheffe sont des perles qu’on rencontre pas souvent dans le monde de l’entreprise

• un appartement en location

  • oui mais ! il est à la campagne

  • de pleins pied avec une terrasse, un chouette jardin et une cheminée

  • comme c’est une location on a un concierge qui s’occupe des trucs pas fou, comme tondre la pelouse et décrasser la machine à laver

  • à 3min à pied de l’école, avec une boulangerie pas loin, et mes parents dans le village d’a côté (pour les soirées séries avec ma mère c’est primordial)

  • avoir la chance d’être dans une région avec les quatre saisons qui se distinguent bien les unes des autres (de la neige, du beau, de la brume, des feuilles mortes, des petites fleurs…)

• en couple, un enfant, un chat

  • oui mais ! purée qu’est-ce je les aime !!!

  • beaucoup des émotions que je ressens aujourd’hui passent par eux, les belles comme les un peu plus moches des fois

  • ils sont devenus mes gens préférés au monde, et pouvoir compter sur eux en toutes circonstances, c’est pas anodins

• pas de passion autre que la lecture

  • oui mais ! j’adore passer mes journées à lire

  • et c’est pas vrai, je kiff aussi faire du crochet, des gâteaux, cuisiner, jouer à FaeFarm sur ma Switch pendant que je regarde un truc pas toujours très malin sur ma télé, ou colorier en même temps (parce que j’aime bien faire deux choses à la fois)

Par rapport à ça, je pensais devoir envier les gens qui avaient des week-end chargés, que les miens étaient naze à côté parce qu’on faisait pas grand chose, qu’on était content même quand on voyait personne. Parce que je culpabilisais ! la culpabilité de ne pas partir pour un grand tour à vélo avec ma fille, de ne pas l’emmener à des expos, des musées, des spectacles, etc. tout simplement parce que je n’aime pas ça, et clairement : si t’es mal, ton enfant va pas passer un super moment. Par contre, prendre 2h de ton temps pour faire un gâteau, regarder Danse avec les stars (ou qu’importe hein), lire ensemble, aller ramasser des trucs en forêt, faire une batailler de mousse dans le bain, lui apprendre à faire des bracelets brésilien… ben ça elle va s’en souvenir et elle va t’en reparler et t’en redemander le week-end suivant (la bataille de mousse! jte jure qu’elle m’en parle souvent).

Il m’a fallu me poser et analyser toutes ces vies que je voyais partout sur Internet pour me rassurer et avoir confiance en MA vie. Celle où certains choix se sont fait parfois sans moi, mais que j’ai fini par accepter et même aimer. Des fois je jette un regard sur cette autre vie : j’y vois une moi célibataire et sans enfant, parce que des fois j’ai envie d’être celle-ci. J’y vois une moi dans une petite maison avec aucun voisins avant… loin, très loin, parce que des fois j’ai envie d’être celle-ci. Mais le plus simple, c’est d’avoir compris que je n’ai QUE 34 ans. Ma vie est loin d’être terminée (enfin, j’espère, svp) et que je ne sais pas ce qu’il y aura demain (enfin si, j’aide pour un déménagement demain...)

ma future maison à 64 ans !

Alors non, je n’ai pas tout quitté et mis mon ancienne vie dans un placard chez mes parents, pour aller élever des chèvres en Patagonie (celles et ceux qui l’ont fait par envie et passion, je suis sincèrement très heureuse pour vous). Finalement, je me suis rendue compte que ma petite vie, peut-être un peu plan-plan, me convenait. Aussi, j’ai accepté que j’étais un cliché de la femme blanche, cisgenre, hétéro (c’est pas moi qui le dit mais mon feed d’accueil Pinterest).

J’essaye d’arrêter de regarder ce que font les autres pour valider ma façon d’avancer, parce qu’en fait, y’avait pas de consignes de base, la vie c’est pas un prof.